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Épilation

La fin ne justifie pas n'importe quels moyens ...

Les poils que l'on ne saurait voir... Zone par zone

Il faut, pour commencer, en finir avec une idée reçue, délibérément véhiculée par ceux qui tentent de vous imposer la castration chimique (le psy moyen français croit en effet qu’une bonne Trans ne rêve que de perdre toute libido, et devenir frigide !) : les anti-androgènes ne sont pas destinés à éliminer la pilosité mais à soigner les cancers de la prostate et, par extension, à castrer les délinquants sexuels… L’épilation, c’est le laser !
Chez les transsexuelles qui utilisent souvent à cet effet les anti-androgènes (en particulier l’Androcur®), on note certes une diminution rapide de la pilosité corporelle (pas du visage !  Alors que c’est ce que tout le monde voit !). Mais cette disparition des poils n’est que temporaire : ils repoussent en partie lorsque le traitement est interrompu. Et le prix est lourd à payer pour un simple problème de poils : diminution ou disparition de la libido, effets importants et généralement durables sur le fonctionnement du foie, effets psychiques notables (souvent, hélas, sans que la victime s’en aperçoive : elle a basculé), lorsque le castrateur chimique est pris à long terme.

La prise d’oestrogènes – parfois avec un ajout de finastéride – ralentit la pousse des poils et ceux-ci deviennent plus fin. Il est à noter que les poils du visage ne sont pas touchés par cette « régression ». Et comme on l’a vu précédemment, la pilosité revient aussi à l’arrêt de la prise, même de façon atténué !
Conclusion ? La pilosité se combat par l’épilation ! Comment croyez-vous que font les femmes biologiques ? Les instituts d’esthétique ne sont pas si nombreux par hasard…

Les poils du visage

Il n’y a qu’une seule solution pour éliminer barbe et moustache définitivement, ou peu s’en faut (médicalement le recul avec le laser n’est pas assez important pour dire que c’est définitif à 100%, mais cela s’en approche) :
– l’épilation au laser, surtout pour les poils foncés sur peau claire ;
– l’épilation électrique pour les autres cas (poils blancs, peaux noires).
Souvent, en réalité, on commence au laser, puis on passe à l’épilation électrique pour les derniers poils blancs, en général les plus récalcitrants et les plus mal placés (menton, mâchoire). 

Pour la méthode laser, le nombre de séances dépend évidemment de la quantité de poils à éliminer. Cela oscille entre 15 et 20 séances, si vous avez une pilosité faible, parfois nettement plus si elle est rebelle. Il est fortement conseillé d’aller voir un(e) dermatologue qui pratique ce type d’épilation afin d’obtenir une efficacité maximum, et surtout vous offre une meilleure garantie au niveau de la santé. Normalement, le dermatologue doit regarder votre type de peau, vous informer sur le type d’appareils qu’il utilise, sur quels types de poils il va agir et l’espacement entre les séances, ainsi que ses tarifs par séance. L’épilation du visage est assez douloureuse, surtout au tout début, voire très douloureuse pendant la séance (chez nous aussi, il y a des douillettes et des dures… C’est donc très subjectif) mais la sensation de brûlure disparaît rapidement. Seules restent les marques rouges au niveau des follicules des poils atteints par le faisceau laser ; elles disparaissent aussi au bout de deux, trois ou quatre jours. Les poils tombent une semaine après la séance. L’espacement entre chaque rendez-vous est d’environ six semaines ; il faut absolument éviter de s’exposer au soleil après une épilation laser et si possible appliquer de la crème « écran total » le temps de la cicatrisation.

Il faut savoir que les tarifs pratiqués sont très variés. Une séance laser de base pour une épilation du visage est environ à 100€. Tout tarif dépassant 120€ doit être considéré comme excessif (même si le praticien est libre de fixer ses honoraires). Il ne faut donc pas se jeter sur le premier margoulin venu qui arrondit ses fins de mois sur le dos des Trans !
Pour une épilation électrique, il faut compter aussi compter environ 15 à 20 séances au minimum, souvent beaucoup plus. Ce type d’épilation dure plus longtemps, car au lieu de traiter par zone comme avec le laser, le traitement se fait poil par poil. Et le médecin vous les retire à la pince à épiler… 

Les organes génitaux et les aisselles

Il faut le rappeler, la pilosité de ces deux zones du corps ne va pas sensiblement changer ni en quantité ni de l’apparence du fait des traitements hormonaux. Là encore, soyez zen, les filles : si nos sœurs bios s’épilent souvent le maillot, ce n’est pas pour des prunes !
Pour les MtF, l’épilation des organes sexuels est parfois demandée par des chirurgiens lors d’une vaginoplastie (par exemple, en France ou à Gand). Et c’est à la charge de la Trans avant l’opération. Et si c’est mal fait, ça vous laissera des poils dans le néo-vagin ! Donc prévoir ce surcoût si l’on a choisi d’opter ces équipes...
En revanche, d’autres chirurgiens – en particulier en Asie – ne vous demanderont rien à ce sujet : l’épilation nécessaire est effectuée lors de l’opération génitale et le résultat est parfait.

Les poils des autres zones du corps

Malheureusement la nature n’a pas agi de façon préventive pour les MtF et certaines se retrouvent avec plus ou moins de poils à faire disparaître sur les jambes, mains, bras, torse et dos. Il faut donc s’armer de patience et commencer, pour l’épilation dite définitive, par les zones qui mettent directement en jeu votre passing quotidien (et n’oubliez pas que ce ne sont pas les mêmes zones qu’on montre en été et en hiver !) et pratiquer l’épilation temporaire, beaucoup moins onéreuse, pour les parties du corps moins visibles.

Remboursements aléatoire

Les prises en charge par les CPAM et mutuelles sont sinon inexistantes du moins faibles, à moins que vous ne soyez classée transsexuelle et que l’épilation puisse être prise en charge au moins en partie dans le cadre d’une ALD (Affection de Longue Durée) pour « trouble de l’identité de genre », maladie mentale dûment constaté par un psychiatre…
Là aussi, il y a de fortes disparités et nous serons amenées à creuser cet épineux dossier...

En conclusion

Le budget épilation est en général le plus important dans une transition. Ce poste est parfois aussi coûteux voire plus qu’une opération génitale (si vous l’envisagez). C’est aussi un traitement long qu’il ne faut pas prendre à la légère, que ce soit sur le plan médical ou vis-à-vis de son entourage quotidien, surtout lorsqu’on n’a pas encore fait son coming out. Donc, avant de passer « full time » – et d’annoncer votre trans-identité – pensez à prendre en compte les délais à partir du moment où vous considérez que votre pilosité est acceptable pour votre passing.

Association nationale transgenre
Mise à jour : 31 octobre 2011