Une République à la traîne
Le 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie est née en 2005 de la volonté d’un certain nombre d’associations et personnalités d’exposer nos revendications et la réalité de nos existences, loin des stéréotypes et des clichés encore trop souvent véhiculés par les médias.
Trop souvent encore, on entend des paroles stigmatisantes et discriminatoires : « sales tapettes » pour parler des gays, « sales gouines » pour parler des lesbiennes, « sale pervers » pour parle des bisexuel(le)s ou « sale travelo» pour parler des personnes transidentitaires. Même à Nancy, où il fait plutôt bon vivre nos différences, un homme, en 2005, parce qu’il semblait gay, qu’il se travestissait, a été insulté, bousculé puis noyé par de jeunes homophobes. On commence par le mot qui humilie, on termine par l’acte qui tue !
Dans notre société, les personnes LGBT sont aujourd’hui plus visibles dans l’ensemble des médias. Nos concitoyens comprennent nos revendications légitimes concernant l’égalité des droits et sont favorables au mariage républicain
ouvert à tous, à la parentalité, la liberté de genre. Mais le pays des Droits de l’Homme reste désespérément à la traîne alors que de nombreux pays (notamment sur le continent sud-américain) connaissent des avancées majeures en matière d’égalité des droits.
Il n’existe pas de statistiques officielles concernant l’homophobie et la transphobie, pourtant, selon un sondage de mars 2011, aujourd’hui, en France :
- environ 31% des personnes LGBT avouent subir moqueries ou insultes discriminatoires ;
- environ 14% des personnes LGBT ont été victimes d’agressions physiques plus ou moins violentes ;
- Un adolescent LGBT a entre 6 à 13 fois plus de chances de commettre une tentative de suicide qu’un adolescent hétérosexuel ;
Si l’on considère des statistiques concernant d’autres motifs de discrimination (origine ethnique, appartenance religieuse, engagement politique ou syndical…), on s’aperçoit que l’orientation sexuelle et l’identité de genre souffrent encore aujourd’hui d’une plus grande stigmatisation. Et, trop souvent, ces insultes, ces rejets, ces agressions se déroulent devant des tiers passifs, indifférents.
Ce n’est pas d’être gay, lesbienne, bi ou transidentitaire qui est source de mal-être, mais bien l’homophobie, la transphobie que chacun doit supporter quotidiennement. Pour se valoriser, garder un certain pouvoir, certaines élites mâles blanches et hétérosexuelles propagent des discours, des représentations homophobes et transphobes basées sur le sexisme et la haine de la différence. Ne dit-on pas qu’il est souvent plus aisé de voir la paille dans l’oeil du voisin pour ne pas voir la poutre dans le sien ?
Nos lois républicaines ne nous protègent pas autant que les autres et ne reflètent pas les mentalités et les moeurs de nos concitoyens. Beaucoup d’élus ne veulent pas voir la réalité en face et n’agissent pas en conséquence pour modifier ces lois d’un autre âge. Comment alors apprendre aux jeunes générations, à l’école, au collège, au lycée, les notions d’égalité entre êtres humains si la république porte en elle déjà les germes de la haine des différences, un refus de mettre en place une réelle égalité entre les citoyens. Non l’égalité des droits n’est pas une mode, elle ne doit pas rester une abstraction vide de sens !
Nous réclamons les mêmes droits pour tous les citoyens en cohérence avec les idéaux républicains représentés par la devise Liberté – Égalité - Fraternité. Cette devise ne doit plus être réservée uniquement aux seules personnes hétérosexuelles. Car c’est ensemble que nous devons construire et défendre une société où la différence ne sera plus un motif d’exclusion mais bien une richesse pour le bien de tous. Finissons-en avec l’homophobie et la transphobie, ce n’est pas seulement les personnes LGBT qui y gagneront en dignité, c’est la société toute entière qui s’en trouvera grandie !
Tant qu’une égalité parfaite n’existera pas, dans les lois, dans la société, l’homophobie et la transphobie continuerontà tuer, dans le Monde, mais aussi en France. Les crimes persistent, des adolescents LGBT continuent à souffrir, parfois jusqu’au trépas, ces morts inutiles pourraient être évités, à nous tous de faire avancer l’égalité républicaine. Nous ne devons plus tolérer l’intolérable ! Rejoignez-nous le jeudi 17 mai à 15h place Maginot pour faire reculer les discriminations.
Nous appelons l’égalité républicaine de tous nos voeux.
Tous ensembles, construisons-la !
Tous ensembles, défendons-la !
http://equinoxe54.com/17mai/
Communiqué de presse du 15 mai 2012
Association Equinoxe Nancy Lorraine et Association nationale transgenre
Version PDF du communiqué de presse