Le système de discrimination d'État en accusation à Fontenay sous Bois...
Les Assedic organisent-elles délibérément le chômage des Trans ?
Nous nous interrogions depuis longtemps, mais jusque-là aucune personne concernée n'avait voulu témoigner... Nous pouvons aujourd'hui poser publiquement la question et interpeller à ce sujet monsieur Xavier Bertrand, ministre du travail : les Assedic organisent-elles délibérément le chômage des transgenres ?
L'une de nos adhérentes, actuellement sans emploi après un licenciement en cours de transition, s'est inscrite parmi les demandeurs d'emploi. Comme toujours, du fait de l'attitude discriminatoire de l'État français, elle a dû expliquer sa situation aux Assedic : elle dispose d'une identité officielle sans aucun rapport avec la vie sociale féminine qu'elle mène depuis deux ans. Elle a donc demandé aux Assedic de produire des documents en mentionnant sa civilité (madame) et son prénom féminin d'usage (Émilie). Réponse des Assedic de Fontenay sous Bois ? Elle vient d'adresser un document à notre adhérente avec l'intitulé suivant, ou l'odieux le dispute au grotesque : « Monsieur [...] Émilie Émile ? » (sic !)
Nous interpellons la direction des Assedic de Fonenay sous Bois (94) : est-ce délibérément, pour stigmatiser la personne Trans, que le relevé de situation adressé à notre adhérente mentionne « Monsieur X Émilie Émile ? » (sic !) Est-ce une initiative individuelle et, en ce cas, quelles mesures comptez-vous prendre pour que cela cesse ? Ou est-ce une décison prise et assumée publiquement par le directeur des Assedic de Fontenay sous Bois ?
Nous interpellons également madame Annie Thomas, présidente de l'Unédic, représentant la CFDT : est-ce une initiative locale des Assedic du 94 ? Ou l'UNEDIC et les Assedic procèdent-elles ainsi à l'égard des personnes transgenres dans toute la France ? Et si oui, est-ce votre façon de lutter contre le chômage ?
Que pensent de telles méthodes, humainement intolérables et socialement ineptes, les organisations syndicales des personnels des Assedic ?
Qu'en dit monsieur Xavier Bertrand, ministre du travail ? Que compte-t-il faire pour remédier à une stigmatisation qui n'a que trop duré, et pour permettre aux personnes Trans de pouvoir être enregistrées dès qu'elles le demandent sous leur identité de genre ? Et ainsi d'avoir une chance de trouver un emploi ? Ou monsieur le ministre du travail considére-t-il que la place « naturelle » des personnes Trans est le chômage et les aides sociales à vie ?
Si ces méthodes perdurent, comment le gouvernement de monsieur Nicolas Sarkozy expliquera-t-il aux contribuables que l'État français et ses services centraux ou délégués1 organisent le chômage des transgenres et, non contents d'en faire subir le coût humain aux personnes concernées, en font porter le coût matériel à la collectivité ?
Trans Aide exige que cette grotesque discrimination à l'emploi cesse et que, partout, les Assedic – et les services ANPE – respectent les personnes transgenres, leur attribuent une identité de genre correspondant à leur apparence et à leur vie sociale et leur permettent ainsi de pouvoir se présenter normalement à un employeur !
1 Depuis la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005, les Assedic sont membres du service public de l'emploi, aux côtés de l'État, l'ANPE et l'AFPA. Ce sont les partenaires sociaux qui confient la gestion de l’assurance chômage aux institutions : MEDEF, CGPME et UPA côté patronal et CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, et CGT-FO, côté salarial.
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