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Mise à jour : 31 octobre 2011
Association nationale transgenre
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Edito mars 2008

Municipales, mars 2008...

Une tête de liste transphobe à Nancy !

Les partis politiques français n'ont jamais brillé par leur engagement en faveur des droits des personnes transgenres... Même si, depuis les récentes élections Présidentielles, un certain nombre d'élus, de droite et de gauche, découvrent que les personnes Trans sont violemment discriminées et commencent (enfin !) à engager le dialogue avec nous – souvent, à ce stade, de façon non officielle – pour trouver des solutions de bon sens... que nous avions rendues publiques depuis notre fondation, en décembre 2004.

Certes, la question de l’égalité des droits (mariage, adoption, PMA…) n’a pas été au cœur de la campagne des municipales de mars 2008, élections dont la dimension locale reste forte. Mais de plus en plus d’élus savent que le vote LGBT, pour n’être pas homogène, est de plus en plus influencé par l’attitude des candidats : s’engagent-ils en faveur de l’égalité des droits que nous exigeons désormais ? Et, de façon non négociable, à lutter contre l’homophobie et toutes les discriminations anti-LGBT ?

Quelles que soient leurs opinions, il est temps que les personnes LGBT votent avec bon sens : éliminer tout candidat homophobe, lesbophobe, biphobe ou transphobe.

Une excellente nouvelle : un député notoirement homophobe battu !

Premier élu à être condamné, en 1ère instance, pour homophobie, en raison de ses propos inqualifiables à l’égard des personnes homosexuelles, monsieur Christian Vanneste, député CNI apparenté UMP, vient de subir une défaire sans appel à Tourcoing (30,7% des voix contre 53,6% à monsieur Michel-François Delanny, PS, élu dès le 1er tour). Nous nous félicitons que le discours d’un autre âge de monsieur Vanneste (Selon lui, le comportement  homosexuel est un comportement « inférieur » !) lui ait aliéné de nombreuses voix, y compris à droite. Nous tenons donc à saluer la fermeté de l’association Gay Lib, liée à l’UMP, qui n’a pas hésité à appeler à faire battre monsieur Vanneste après avoir protesté contre l’investiture que ce parti lui avait accordé… 

PS : transphobie à Nancy...

Sollicités à de nombreuses reprises, les responsables PS ont, jusqu’ici, refusé tout dialogue avec Trans Aide. Logique : de nombreux responsables du Parti Socialiste refusent de se prononcer contre les discriminations qui frappent les personnes transgenres, 200 d’entre eux les vouant même cyniquement – comme les responsables de la liste PS de Nancy – à un suivi « psycho-médico-chirurgical » (sic !) dans un texte élaboré par le lobby « Homosexualités et Socialisme » qu’ils ont signé sans états d’âme, bien que ce groupe traite par ailleurs les personnes transgenres d’ « erreur d’aiguillage de la nature » (re-sic !).

Madame Nicole Creusot, tête de liste PS à Nancy, enseigne dans un établissement religieux du centre ville, ce que personne ne lui reprochera, et pas Trans Aide qui compte dans ses rangs aussi bien des croyants de diverses obédiences que des athées. La tête de liste PS serait-elle cependant plus influencée par les courants réactionnaires de l’Église, dont l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie sont un fonds de commerce idéologique, plutôt que par les associations de croyants progressistes et laïcs comme nos amis de l’association David & Jonathan ? Quoi qu'il en soit, sa position brutalement transphobe (appuyée, hélas, par les trois conseillers généraux PS de Nancy, qui ont signé le même texte et son paragraphe insultant à notre égard !) nous scandalise. C'est d'ailleurs contre-productif sur le plan électoral, dans une ville, Nancy, notoirement ouverte aux communautés LGBT au point que la droite locale n'a pas hésité à accueillir notre 1er congrès dans les locaux de l'Hôtel de Ville... Moralement odieuse, l'attitude anti-Trans de madame Creusot est donc politiquement stupide !

Alertés par nos soins depuis dix-huit mois, y compris par d'anciennes militantes tranSgenres de leur parti, les responsables de la liste PS ont refusé tout dialogue, toute remise en question de leurs propos, et continuent à refuser de nous recevoir.

À l’inverse, monsieur André Rossinot et ses co-listiers ont invité Trans Aide à participer à une réunion sur les droits humains et, à cette ocassion, nous avons pu nous exprimer librement, être écoutés, accueillis avec ouverture. Mieux, le maire de Nancy s’est prononcé pour faire avancer notre dossier, l’un de ses co-listiers (député UMP) ayant déjà, il y a quelques mois, adressé une Question Écrite à madame Rachida Dati pour attirer son attention sur les conditions inadmissibles du changement d’identité…

... mais ouverture à Toulouse.

À Toulouse, à l'inverse – même si nous avons eu un mouvement d'humeur justifié après deux reports du rendez-vous qui nous avait été promis – monsieur Pierre Cohen, tête de liste PS, a reçu la responsable Trans Aide Midi-Pyrénées, 48 heures avant le 1er tour ; il a écouté nos explications à propos des discriminations étatiques, des attitudes transphobes de nombreux responsables PS mais aussi nos trois propositions concrètes à l’échelon municipal.

Une autre liste de gauche, menée par François Simon, a chargé l’un de ses co-listiers de nous recevoir. L’accueil a été excellent et les engagements clairs.

La liste UMP a eu la courtoisie de nous téléphoner, mais sans nous recevoir, ni s’engager à rien.

Dans d’autres villes, des contacts plus informels ont eu lieu ou sont en cours, en particulier avec des listes élues dès le 1er tour qui ont montré par le passé leur ouverture aux questions LGBT...

Pas une voix pour les listes homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes !

Association indépendante, Trans Aide ne donne évidemment pas de consigne de vote politique. Ce n’est pas son rôle. Elle continuera, en revanche, à rendre compte des prises de positions, indifférentes, ouvertes ou transphobes, des candidats – et en particulier des têtes de listes.

Trans Aide appelle donc à battre, sans états d’âme et quelle que soit leur étiquette politique, les listes dirigées par des homophobes, des lesbophobes, des biphobes ou des transphobes !

[1] Nous avons dit à monsieur Rossinot, sans langue de bois, que nous condamnions le refus de la Ville de Nancy d'inscrire l'une de nos responsables sur les listes électorales parce que ses papiers d'identité ne correspondaient pas à ses papiers habituels et à son apparence... Et que l'élu influent au plan national qu'il est doit au plus vite peser pour que de telles atteintes à nos droits civiques cessent !
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