Journée Internationale des Droits des Femmes.
8 mars : pour l'égalité, l'essentiel reste à faire !
Opprimées et niées dans leurs droits humains les plus élémentaires sur l'essentiel de la planète, les femmes sont encore discriminées en Europe. Qu'il s'agisse de l'emploi, du partage des tâches (toujours inégalitaire), de la violence familiale (entraînant parfois la mort !), du harcèlement au travail, des agressions sexuelles dans la rue ou dans les transports (quelle femme n'en a jamais subi, au moins verbalement ?), des viols, des meurtres sexistes, les femmes sont encore massivement confrontées à la violence machiste et à l'inégalité des sexes.
N'oublions pas non plus que le droit à la contraception et à l'IVG, pour légaux qu'ils soient devenus grâce à la lutte des femmes, est encore menacé par des lobbys puissants, que les prostituées (majoritairement femmes) sont victimes de lois injustes qui les stigmatisent, et que toute femme sait – quel que soit son statut personnel ! – qu'elle n'est pas encore égale aux hommes dans les faits, même si elle l'est aujourd'hui, en France, dans la loi. On « célèbre » les femmes une journée par an (Deux : on allait oublier la « fêtes des mères » !), mais l'hétéro-patriarcat domine toujours la société.
Toute personne transgenre – parce qu'elle a fait le choix du féminin ou, à l'inverse, le choix de le quitter – est viscéralement hostile à l'inégalité hommes-femmes.
Trans Aide est donc partie prenante de toutes les luttes des femmes, et à leurs côtés des hommes qui font de plus en plus nombreux le choix de l'égalité, pour arracher l'égalité au quotidien et dans toutes les sphères de la vie, personnelle et sociale.
C'est à ce titre qu'une responsable de Trans Aide participe, ce 8 mars 2008, dans le cadre de la journée internationale de la femme, au colloque « Regards de femmes »,à Saint-Gilles (communauté d'agglomération de Bruxelles) et s'interroge sur le sens des différenciations sexuées : Qu'est-ce qu'une femme ? Qu'est-ce qu'un homme ? Penser au-delà des rôles binaires.
Femmes parmi d'autres également, les lesbiennes dérangent. Alors que les médias anglo-saxons en font des personnages à part entière de leurs séries TV et téléfilms, existent-elles et d'ailleurs ont-elle seulement le droit de s'embrasser à la télévision française ? Comme le souligne Christine Le Doaré, présidente du Centre LGBT Paris IDF, dans un communiqué que nous approuvons totalement : « un superbe baiser entre deux femmes, chaud, passionnel et sensuel certes mais un baiser comme on en voit à la pelle à la télévision » a été censuré par M6 qui n'accepte de le diffuser dans sa version originale qu'après 22h30. « Avant, la scène sera massacrée par un vilain rectangle noir, comme s'il s'agissait d'une vulgaire image pornographique ! » Et la militante LGBT ajoute : « Cette censure est d'une rare hypocrisie. Quand on pense à toute la violence, à l'image sexiste très dégradée des femmes que véhiculent beaucoup de programmes TV, à quelques jours du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, on se dit que quelque chose ne tourne vraiment pas rond sur la planète médiatique ! » N'est-ce pas, tout simplement, que – pour le système hétéro-patriarcal – les femmes doivent exclusivement servir de support aux fantasmes machistes et non aimer librement, y compris entre elles si elles le jugent bon ?
Comme l'ajoute le communiqué du Centre LGBT : « Les lesbiennes existent, elles s'embrassent aussi et leurs baisers n'ont pas à être plus censurés que ceux de n'importe quel autre couple ! » Ce combat aussi est le nôtre.
Lesbienne ? Gai ? Bi ? Trans ? Hétérosexuel(le) ?
Toutes et tous uni(e)s contre le machisme et l'hétéro-patriarcat !
L'Équipe d'animation nationale de Trans Aide
Le 8 mars 2008
1 Informations : http://on.zeblog.com
2 Selon le site lesbien et féministe Mira'Belles, la direction de la chaîne M6 est très ennuyée devant l'émoi suscité... Pour « éviter que les diffuseurs ne soient mis en cause, on a décidé de faire rapidement mardi soir un troisième montage », a affirmé la maison d'édition. Cette fois, après le carré noir, la scène a carrément été remplacée « par un plan de jeunes femmes qui ne s'embrassent pas » (sic !). Les chaînes diffuseront la ou les versions de leur choix... Quel choix fera M6 ?