Pour nous la preuve de notre stérilisation, pour d'autres un certificat de mariage religieux !
Papiers d'identité : l'État français ne s'en prend pas qu'aux Trans...
Elle est française, mais juive pied-noir née à l'étranger. Il n'en a pas fallu plus à Brigitte Abitbol pour découvrir ce que savent toutes les personnes transgenres de ce pays : pour l'État français, il y a des Français moins égaux que d'autres. Notre concitoyenne a récemment demandé le renouvellement de sa carte d'identité auprès du tribunal d'instance de Montreuil. Que croyez-vous que le greffier lui a demandé ? Un « acte de mariage religieux » de ses parents ! Pourquoi ? Selon Libération du 7 août 2007, on lui a répondu : « parce que vous avez un nom à consonance israëlite » ! Le procureur de la république du tribunal de grande instance de Bobigny, interrogé, a confirmé que l'État français demande effectivement aux personnes nées en Algérie et portant un patronyme à consonance israëlite la production d'un acte religieux. La journaliste de Libération s'interroge : « En vertu de quels textes, les juifs d'Algérie font-ils l'objet d'un traitement spécial ? ». D'autres catégories de Français sont d'ailleurs victimes de telles humilliations (cf. Libération du 21 août 2007).
Légitimement révoltée, madame Abitbol a refusé de fournir un document qui n'a rien à voir avec une conception républicaine et laïque de la nationalité française. Le tribunal lui a donc confirmé que, sans production du certificat de mariage religieux de ses parents, elle n'aura pas de renouvellement de sa carte d'identité. On en est là.
Les personnes transgenres, qui subissent de la part de l'État français des discriminations permanentes en matière de papiers d'identité et se voient même parfois interdites de droit de vote, ne peuvent qu'être solidaires de madame Abitbol et de toutes les personnes confrontées à de semblables persécutions.