Ni pendaison en Iran, ni expulsion en France...
Iran : solidarité avec les gays menacés de mort !
Dimanche 22 juillet, 12 hommes ont été pendus en Iran après avoir été accusés de divers crimes dont la sodomie ou des comportements jugés « immoraux ». 4 hommes avaient déjà été pendus une semaine auparavant. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné hier ces exécutions et a relevé « avec une préoccupation particulière » qu'un officiel iranien avait annoncé le 10 juillet que l'orientation sexuelle des condamnés figurait parmi les chefs d'inculpation. 17 personnes sont encore menacés d’exécution à Téhéran, sans qu’ait été révélée leur identité ni les chefs d’inculpation qui leur ont valu d’être condamnées.
Dans le même temps, nous avons appris qu'un gay iranien de 21 ans vivant à Paris depuis un an et demi, était actuellement en danger d'expulsion vers l'Iran, pays qu'il avait quitté en raison de son orientation sexuelle. Il semblerait – selon un communiqué d'Act-Up Paris que nous reprenons – que les autorités françaises négocient son expulsion avec l'ambassade d'Iran à Paris (source : Iranian Queer Organization, IRQO, http://www.pglo.net/IRQO/English/pages/075.htm).
Alors que des personnes sont régulièrement menacées, persécutées ou exécutées en Iran du fait de leur orientation sexuelle, la France doit faire pression pour empêcher de nouvelles exécutions et accorder l’asile au gay iranien qui se trouve en centre de rétention.
Le changement de sexe est aujourd'hui légal en Iran. Là-bas, c'est l'homosexualité, masculine pour l'essentiel, qui est l'objet d'une répression féroce. Partie prenante de la communauté LGBT, Trans Aide, est entièrement solidaire des gays iraniens réprimés et menacés de mort. Elle demande que le gouvernement français accorde l'asile à toute personne LGBT menacée en raison de son identité de genre ou de sa sexualité.
La mobilisation a payé..
Dans une lettre adressée à David Auerbach Chiffrin, le président de l’association Tjenbé Rèd, Thierry Coudert, directeur de cabinet au Ministère de l’Immigration, confirme que la France a accordé à Hamid, le jeune réfugié homosexuel iranien, une carte de résident valable 10 ans.
République française
Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Codéveloppement
Le directeur de cabinet
Paris, le 23 août 2007
Monsieur le Secrétaire général,
Par un courrier du 31 juillet dernier, vous avez attiré mon attention sur la demande d’asile déposée par un ressortissant iranien, prénommé Hamid, contraint de quitter son pays en raison de son orientation sexuelle. Sur un plan plus général, vous demandez des éclaircissements sur la position de notre Ministère concernant les ressortissants étrangers présents en France et qui risqueraient, en cas de retour forcé vers leur pays, de se trouver exposés à des menaces ou à des persécutions au seul motif de leur homosexualité.
Sur le premier point, j’ai le plaisir de vous informer que l’intéressé, qui a été entendu le 2 août dernier par l’office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), s’est vu reconnaître la qualité de réfugié et remettre, en cette qualité, une carte de résident valable dix ans. Dès lors, il n’encourt plus aucun risque de retour forcé vers son pays.
D’une façon générale, je puis vous confirmer que les risques de persécutions encourus dans le pays d’origine à raison de l’orientation sexuelle figurent bien évidemment, au même titre que d’autres types de risques, parmi les motifs susceptibles d’ouvrir droit au bénéfice du statut de réfugié. Une telle décision est prise souverainement par l’OFPRA, au terme d’un examen individuel, sous le contrôle juridictionnel de la commission de recours des réfugiés.
Tels sont les éléments que je souhaitais porter à votre connaissance.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire général, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Thierry Coudert
ATTN : Monsieur David Auerbach Chiffrin
Secrétaire général de l’Association Tjenbé Rèd
113, boulevard Voltaire
75011 Paris
Nous remercions, avec gratitude, toutes les personnes à l’origine de cette décision, les membres du cabinet ministériel qui ont œuvré en faveur du cas d’Hamid, les fonctionnaires de l’OFPRA, et le ministre Bernard Kouchner qui fit faire le 26 juillet 2007, une déclaration de presse avec convocation de l’ambassadeur d’Iran pour y condamner les exécutions d’homosexuels. La France, ici, a eu une attitude émérite à l’égard du réfugié homosexuel (après une âpre lutte des activistes), en considérant les risques encourus par Hamid dans son pays d’origine, l’Iran, risques encourus (flagellation et pendaison) à cause de son orientation sexuelle.
Merci à Act-Up, à Tjembé Rèd, aux Panthères Roses et à Tapages 67.