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Mouvement LGBT
Mise à jour : 31 octobre 2011
Association nationale transgenre

Actualité !

Quand la question trangenre « travaille » le Pape...

Pour Benoît XVI, la communauté transgenre est hors... la « loi naturelle » !

Aujourd'hui plus connu sous le pseudonyme de Benoît XVI, monsieur Joseph Ratzinger est le plus haut dignitaire de l'Église catholique, romaine et apostolique. Récemment, il a veillé à ce que le Vatican, allié aux régimes intégristes de la planète, refuse de s'associer à l'appel à la dépénalisation universelle de l'homosexualité lancé le 18 décembre de l'ONU par 66 pays. On a bien lu : il ne s'agissait pas, pour l'ONU, de demander des droits égaux mais simplement d'appeler tous les États de la planète à ce que, dans leur législation, des homosexuels, bisexuels, lesbiennes et transgenres ne risquent plus la prison, des traitements inhumains et dégradants ou même la peine de mort comme en Iran... Le Pape s'y est opposé !

Il ne s'agit donc pas, s'agissant de Benoît XVI, d'un homme qui aurait de simples désaccords avec tel ou tel mode de vie, ou qui croirait sottement à la « supériorité » naturelle de l'hétérosexualité (nous ne lui contesterons d'ailleurs pas ses goûts personnels, que nous respectons, comme toute vie privée...). Même si faire l'apologie de toute supériorité d'un groupe humain sur un autre est fâcheux chez un Pape qui fut membre des Jeunesses hitlériennes sans jamais s'en être publiquement expliqué... Cela fait vraiment mauvais genre !

Le genre, il en a justement été récemment question au Vatican... C'est en effet le tout nouveau cheval de bataille du Pape qui s'en est pris, avec une violence verbale inouïe, aux personnes transgenres lundi 21 décembre devant ses cardinaux et nombre de ses prélats réunis pour son traditionnel discours de fin d'année. Selon lui, «  l'ordre de la création » est remis en cause par « ce que l'on désigne communément par le terme gender ». Il a ajouté que l'Eglise catholique se devait de rappeler la « loi naturelle » établie par Dieu ! Rien que ça... Un discours qui fleure bon le sexisme, les femmes étant, bien avant les transgenres, les premières victimes de ces prétendues lois naturelles... [1]

Opposé au droit à l'IVG et à la contraception, opposé aux droits des femmes, opposé aux droits des gays et des lesbiennes, le Pape s'est choisi une nouvelle cible : les Trans ! 
Que le plus haut dignitaire de l'Église catholique, romaine et apostolique nous cible publiquement comme les ennemis d'un ordre millénaire : l'hétéro-patriarcat, c'est après tout nous faire beaucoup d'honneur !

Trans Aide compte dans ses rangs des adhérent(e)s de tous genres, et donc des croyants. Parmi eux, des catholiques. C'est en leur nom que nous disons au Pape et à tous ses relais cléricaux en France de se tracasser un peu plus des pauvres et un peu moins de la sexualité et de l'identité de genre qui, décidemment, les travaillent beaucoup ! Si ces opinions n'étaient susceptibles d'encourager agressions et crimes homophobes chez les plus bêtes de leurs partisans (« Dieu l'a voulu » !), on rirait des sottises émises par un homme cultivé mais que la haine de la différence, le fanatisme et les préjugés égarent.

[1] L'archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, André Vingt-Trois, avait pour sa part déclaré, le 6 novembre dernier, dans l’émission « Face aux Chrétiens », en évoquant des propositions du récent Synode des évêques suggérant au pape d’ouvrir aux femmes le ministère institué de lecteur : « Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. »

 

Texte intégral du discours de Benoit XVI à la curie romaine du lundi 22 décembre 2008.

La partie du texte en cause est surlignée en jaune.

 

Trans Aide décembre 2008