Retrait total du fichier de police EDVIGE par le gouvernement ! Tous les moyens sont bons pour mobiliser et obtenir son retrait : signature de l'appel sur Internet, lettres de saisine envoyées à la HALDE, distributions de tracts et signatures de pétitions.
Trans Aide demande l'abandon total du fichier "EDVIGE" !
Un décret du gouvernement du 1er juillet portant sur la mise en place d'un « traitement automatisé des données à caractère personnel » a été publié au journal officiel du 1er juillet 2008... Son nom : EDVIGE (Exploitation Documentaire et Valorisation de l'Information Générale).
Ainsi, il est désormais possible en France de ficher des citoyens et citoyennes mineurs à partir de l'âge de 13 ans! Les services dépendants du Ministère de l'intérieur ont maintenant la possiblité, en toute légalité, de recueillir, enregistrer et établir des bases de données informatiques mentionnantr entre autre l'origines éthnique, l'état de santé, l'orientation sexuelle de "certains citoyens". Cette centralisation concerne notemment : [...les personnes physiques ou morales ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif...]. Ce traitement automatisé mis en place furtivement cet été est inacceptable et Trans Aide, signataire, s'associe à l'appel public à signatures pour obtenir l'abandon du fichier "EDVIGE" et lance un appel à la mobilisation.
Pour en savoir plus et signer l'appel à l'abandon du fichier EDVIGE, allez sur le site :
http://www.nonaedvige.ras.eu.org
Texte législatif paru au Journal officiel du 1er juillet 2008.
Pour appuyer cette mobilisation, plus de 250 signatures ont étées récoltées le samedi 26 juillet après-midi lors d'une distribution de tracts au centre ville de Nancy appelant à l'abandon du fichier EDVIGE. Cette opération s'est effectuée avec les membres des associations Equinoxe, Aides54, La ligue des droits de l'homme, Trans Aide.
Article de presse du journal L'Est Républicain en date du 28 juillet 2008 sur la distribution de tracts à Nancy proclamant l'abandon du fichier EDVIGE.
Trans Aide, comme beaucoup d'autres associations, a envoyé une lettre de saisine au président de la HALDE, monsieur Louis Schweitzer afin de l'interpeler sur les dérives liberticides de la mise en place de ce fichier et de son impact qu'il peut avoir sur la vie démocratique dans notre pays, qui se dit "patrie des droits de l'homme".
Texte de la saisine :
Monsieur le Président,
Le 21 avril 2008, le Collectif Contre l'Homophobie vous saisissait au sujet de la mise en place litigieuse du logiciel ARDOISE par le Ministère de l'Intérieur ; en effet nous dénoncions certaines de ses fonctionnalités qui attentaient à la vie privée et qui réservaient un traitement discriminatoire fondée sur l'orientation sexuelle et l'état de santé de toute personne ayant à déposer auprès des forces de police.
La mobilisation du monde associatif et de l'opinion publique ainsi que votre intervention auprès de Madame le Ministre de l'Intérieur avaient conduit le Ministre de l'Intérieur à suspendre la généralisation de ce logiciel à l'échelle nationale.
Nous pensions ce risque de fichage discriminatoire définitivement écarté. Pourtant, le Ministère de l'Intérieur vient de récidiver.
En effet à la lecture du décret relatif au nouveau fichier de renseignement « Edvige » (pour Exploitation Documentaire et valorisation de l'Information Générale) paru au Journal Officiel du 1er juillet 2008, nous avons appris avec stupéfaction que le Ministre de l'Intérieur propose la possibilité pour ses services de mentionner entre autres « les origines ethniques, l'état de santé et la vie sexuelle » de certains citoyens, notamment ceux ayant un engagement militant (syndical, associatif, politique).
Il semblerait que ce soit à la demande express et insistante de la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) que Madame la Ministre de l'Intérieur ait dû se résoudre à publier ce décret.
Extrait du communiqué de presse de la CNIL: « Dans un souci de transparence démocratique et d'information des citoyens, la CNIL a demandé à ce que ce texte soit publié afin que le débat public puisse exister. »
Dans son avis publié le 16 juin dernier au Journal Officiel, la CNIL émettait des « réserves » sur la collecte de telles données en vue de constituer un nouveau fichier de police.
Par ailleurs après la publication du décret de la Ministre de l'Intérieur, la CNIL a réitéré certaines de ses critiques dans un communiqué de presse daté du 2 juillet 2008. C'est dire le malaise provoqué par ce nouveau fichier qui reprend certaines des fonctionnalités pourtant litigieuses et suspendues du logiciel ARDOISE.
Dans un message électronique adressé par Gérard GACHET, porte-parole du Ministère de l'Intérieur, à la rédaction du magazine Têtu, celui-ci confirme expressément nos craintes et nos inquiétudes.
Tous les membres d'associations sont susceptibles d'être fichés (avec la mention de leur orientation sexuelle ou de leur état de santé) en raison de leur engagement au service de telle cause ou de leur adhésion à telle organisation.
Ce fichage par recoupement est inquiétant et approximatif :
Inquiétant car il permettrait à terme de constituer des fichiers de personnes ayant la même orientation sexuelle ou le même statut sérologique par exemple.
Approximatif car l'adhésion d'une personne à une association de défense des droits des personnes homosexuelles ou de lutte contre le sida par exemple, n'augure en aucun cas de sa propre orientation sexuelle ou de son propre statut sérologique.
L'évolution induite par le fichier Edvige vient rompre avec la tradition et la pratique établie par le décret 91-1051 du 14 janvier 1991 qui ne prévoyait aucune collecte d'informations relatives à l'orientation sexuelle ou à l'état de santé.
Par ailleurs, la collecte d'informations relatives à l'orientation sexuelle ou à l'état de santé les responsables associatifs, politiques, syndicaux ou économiques, prévue dans Edvige, resterait exceptionnelle selon le ministère de l'Intérieur. Or, nous contestons le flou de cette notion d'exception, porte ouverte à tout abus discriminatoire et attentatoire à la vie privée des militants visés, laissé à la discrétion des services de police eux-mêmes, sans cadre réglementaire strict. D'autant que dans cette optique les militants de certaines associations de défense des droits des homosexuels ou de lutte contre le sida, par exemple, seront soumis du fait de leurs actions à de multiples occasions de fichage.
Nous contestons également l'approche sécuritaire et l'argument selon lequel tout militant deviendrait du fait de son action un potentiel fauteur de trouble de l'ordre public.
Nous considérons que l'utilisation du fichier Edvige constitue une invitation aux services de police et de gendarmerie concernés à réserver un traitement différencié et donc discriminatoire à certaines citoyens en raison de leurs engagements militants; aussi nous avons l'honneur de vous saisir collectivement.
L'éclairage de la HALDE et l'attention que nous ne manquerez pas d'accorder à notre requête sont attendus avec intérêt et impatience par nos 24 organisations.
Dans l'attente de votre réponse, que nous espérons diligente, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l'expression de nos respectueuses salutations.
Voir les signataires