Petit lexique au sujet de la transidentité
Dans de nombreuses publications sur les questions lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, interexes (LGBTI) vous pourrez trouver beaucoup de termes et de néologismes qui peuvent rendre difficile la lecture et la compréhension des sujets abordés. Il nous a semblé donc utile de vous délivrer ici des définitions claires et sans ambiguïtés de ces mots.
Nota : Si des définitions vous semblent néanmoins incomplètes vous pouvez nous contacter via le mail .
Il y a 25 noms dans ce répertoire contenant le terme de recherche Genre. Effacer les résultats.
Bisexuel.le
Personne manifestant une attirance (sexuelle et/ou affective) pour des personnes mâle ou femelle. Par extension, attirance pour des individus de tous sexes et de tous genres. Les personnes transgenres, qui ont rompu avec l’hétéro-patriarcat et qui accordent donc plus d'importance aux personnes qu'à leurs organes génitaux, sont souvent bisexuelles voire omnisexuelles.
Chirurgie génitale
Terme générique recouvrant la phalloplastie (pour les FtM), la vaginoplastie et la labioplastie (pour les MtF). La chirurgie génitale ne résout aucun problème social ou psychologique dans la mesure où ce n’est pas la chirurgie qui fait l’homme ou la femme. A l’inverse des personnes transgenres qui font un choix de vie éclairé, les enfants intersexués sont victimes de mutilations génitales décidées, au nom de la norme, par des chirurgiens et des psychiatres qui défendent l’ordre symbolique contre l’intégrité physique et psychique des enfants.
CIsgenre
Personne dont le genre est relativement en adéquation avec le rôle social attendu en fonction du sexe. Exemple : dans la culture occidentale, une personne possédant un corps femelle et se vivant comme une femme.
Dysphorie de genre
La "dysphorie de genre" trouve son origine dans une confusion entre le sexe et le genre, discours médical dont l'origine est la création du "transsexualisme" par les psychiatres. Cet écart, arbitraire, entre sexe mâle et genre féminin, par exemple – alors que ces deux notions sont indépendantes l’une de l’autre –, est un produit social. L’idée que notre biologie devrait dicter notre manière de vivre en société n’a rien de scientifique : c’est de l’idéologie pure, une croyance irrationnelle appelée hétéro-patriarcat ou plus globalement ordre symbolique. La "dysphorie de genre" remplace peu à peu dans les discours médicaux le terme de "transsexualisme" sans en renier les bases idéologiques binaires, essentialistes, et donc sexistes et LGBTIphobes.
FtM
Abréviation de l’anglais « female-to-male » (femelle vers mâle) définissant abusivement (ce n'est pas une notion de sexe) les personne faisant des démarches pour vivre une identité de genre masculine.
Genre
Identité sexuée psycho-sociale. Rôle social, par exemple masculin ou féminin, et identification à la classe d’individus qui jouent ce rôle. Le genre résulte de stéréotypes culturels qui définissent les comportements masculins et féminins. Le genre n’est pas nécessairement congruent au sexe : une personne mâle peut très bien s’identifier au rôle lié féminin et être ainsi de genre féminin. Les genres « homme » ou « femme » ne sont que des conventions culturelles très réductrices pour étiqueter un ensemble complexe de traits de personnalité. Chaque être humain a en lui, à la fois, des traits de personnalité jugés féminins et des traits jugés masculins. Il existe donc plus de deux genres dans l’humanité mais une multiplicité. En outre, le genre est auto-déclaratif : seule la personne concernée peut déclarer son identité de genre.
Hétéro-patriarcat
Système social oppressif basé sur l’essentialisme et caractérisé par une hétérosexualité « allant de soi », une congruence entre sexe et genre et une domination des femmes par les hommes. Ce système repose sur le sexisme et les LGBTIphobies pour s'ancrer et se développer.
Hétérosexuel.le
Personne attirée sexuellement et/ou affectivement par des individus de sexe ou de genre différent du sien. Produit d'un attachement à l'hétéro-patriarcat et à l'ordre symbolique, l'hétérosexualité – pour détourner le bon mot de Woody Allen – offre deux fois moins de chances d'avoir un rendez-vous un samedi soir !
Homosexuel.le
Personne attirée sexuellement et/ou affectivement par des individus de sexe ou de genre identique au sien.
LGBT
Acronyme signifiant « Lesbienne, Gay, Bi, Transgenre ». De plus en plus à cet acronyme est ajouté la lettre "I" pour les personnes intersexes.
MtF
Abréviation de l’anglais « male-to-female » (mâle vers femelle) définissant abusivement (ce n'est pas une notion de sexe) les personne faisant des démarches pour vivre une identité de genre féminine.
Ordre symbolique
Ensemble de croyances que partagent les psychiatres d’obédience lacanienne, selon lesquelles le psychisme humain (l’inconscient, en particulier) serait obligatoirement structuré par divers interdits (par exemple, l’interdit de l’inceste qui obligerait les relations sexuelles à sortir de la cellule familiale pour… permettre « le libre échange des femmes », ce qu’ils appellent la « civilisation », mais en réalité l’hétéro-patriarcat) et par le complexe d’Œdipe. Selon l’Œdipe, notre destin serait déterminé par notre biologie mâle ou femelle (cf. essentialisme). Un petit garçon se construirait donc nécessairement en étant sexuellement attiré par sa mère et en considérant son père comme un rival menaçant. Ainsi, pour qui adhère à l’ordre symbolique, les homosexuels (qui ne sont pas attirés par le parent de sexe dit opposé) ou les personnes transgenres (qui refusent de voir leur vie sociale déterminée par leurs organes génitaux d’origine) sont nécessairement très malades… La Loi (celle du Père notamment) est un pilier incontournable de l’ordre symbolique. Son rôle est de contraindre l’individu pour lui imposer des limites arbitraires supposées le structurer (en réalité en faire un sujet docile face à toute autorité) et des frustrations (qu’il compensera en consommant, donc en travaillant). L’ordre symbolique est une idéologie totalitaire pour laquelle l’individu libre (sans contraintes autres que le respect de la liberté des autres) serait malade, voire nuisible. Toutes les cultures n’adhèrent pas à cette notion d’ordre symbolique chère aux psychiatres occidentaux. Loin d’être un invariant universel, cette fiction représente plutôt l’archétype de croyances désuètes, issues de l’idéologie judéo-chrétienne. Parmi les piliers de l’ordre symbolique, on retrouve en filigrane l’hétéro-patriarcat, un culte de la reproduction sexuée et du pénis, une aspiration à l’ordre social au détriment de la liberté des individus à disposer librement de leur corps et de leur vie.
Passing
Terme anglais. Fait de « passer » ou d’être perçu(e), aux yeux des autres, en tant que membre d’un genre dans lequel on n’a pas été élevé depuis sa naissance.
Sexe
Ensemble de caractéristiques anatomiques et fonctionnelles arbitrairement utilisées pour scinder certaines espèces animales, dont l’humain, en deux catégories : les mâles et les femelles. Cette importance disproportionnée donnée à la notion de sexe permet de soutenir une idéologie (religieuse, psychiatrique et très présente dans la culture occidentale) selon laquelle la reproduction de l’espèce est ce qui prime avant toute chose (y compris sur l’aspiration des individus à la liberté et à l’autonomie). Le sexe n'a aucun lien biologique avec le genre. Dans certains cas, ces caractéristiques sont ambiguës ou imprécises, on parle alors d’intersexuation. Contrairement à ce qu’affirment certains dogmes "scientifiques ", il existe donc plus de deux sexes dans l’espèce humaine.
Transgenre (personne)
Est transgenre toute personne qui ne s’identifie pas complètement au rôle social culturellement assigné à son sexe, sans se croire pour autant atteinte d'un « trouble d’identité de genre » ou d’un syndrome, et qui se libère de toute croyance en des rôles sexués naturels et intangibles (cf. essentialisme). Il s’agit avant tout de vivre libéré de l’ordre symbolique et de ses sous-produits tel l’hétéro-patriarcat. Personne qui assume un genre, binaire ou pas , différent de celui qui lui a été assigné à la naissance au vu de ses organes génitaux. Ayant rompu avec la binarité sociétale liant sexe et genre, une personne transgenre vit son identité de genre en effectuant parfois, pour des raisons diverses (faciliter son insertion sociale, choisir sa sexualité, ...), des modifications corporelles.
Transidentité
Néologisme créé par le mouvement transgenre, par opposition au terme « transsexualisme ». Façon de vivre qui ne coïncide pas avec le rôle culturellement et arbitrairement assigné aux personnes de son sexe. La concordance entre le genre (identité sexuée psycho-sociale) et le sexe (identité sexuée physique) n’a de sens que si on a intégré le conditionnement d’une culture, qui assigne un rôle social – donc l’identité de genre qui lui correspond – à chaque sexe.
Transition
Période de temps pendant laquelle les transformations psycho-sociales et corporelles sont les plus marquées, chez une personne qui a entrepris de changer de rôle social et/ou de modifier son apparence physique. Chez les personnes transgenres, l’essentiel d’une transition consiste en un travail sur soi pour se libérer de tout rôle social arbitrairement assigné en fonction des gonades et qui étouffe les libertés individuelles.
Transphobie
Peur irrationnelle à l'encontre des personnes transgenres, et par extension, haine de ces personnes menant à des violences physiques, morales et des discriminations.
Transsexualisme
Pathologie mentale, selon le DSM-IV, la CIM-10 et les nomenclatures de la sécurité sociale et de l’OMS. C’est sur la base de cette caractérisation que sont définis les protocoles de suivi psychiatrique, aussi bien dans les équipes dites « officielles » (malgré l’absence de toute base légale) que chez les psychiatres rivaux de ces équipes. C’est également cette caractérisation qui justifie, aux yeux de la justice française, les fréquentes demandes d’« expertises » psychiatriques et génitales, alors imposées aux justiciables, à leurs frais. Le transsexualisme est remplacé peu à peu par les termes de dysphorie de genre dans les discours médicaux et psychiatriques sans pour autant en renier les fondements du "transsexualisme".